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mercredi 7 mars 2012

Une créatrice, un univers : Une pointe d'épices


Les créations de Séverine sont de véritables petites merveilles ! Elle imagine des faire-part, des décorations de table et des menus, ou encore des cartes d’anniversaire porteurs d’univers tous plus incroyables les uns que les autres. 
Toujours à l’écoute, Séverine sait parfaitement s’adapter aux désirs du client : du véritable sur mesure !

J'ai eu envie d’en savoir plus…



- Comment t’est venue l’idée de créer ta petite entreprise ?

Amoureuse de papeterie, j’ai toujours rêvé de créer ma propre gamme, sans trop savoir vers quelle spécialité me tourner. Et puis j’ai découvert la découpe lors de mon dernier emploi dans une entreprise événementielle. Ce fut un réel coup de foudre et j’ai imaginé toutes les possibilités de ces grosses machines merveilleuses ! Souhaitant sortir des sentiers battus, j’ai donc créé mes premiers faire-part en découpe de papier qui ont très bien fonctionné grâce au bouche-à-oreille ! Fin 2008, pendant mon second congé maternité, je lançais ma petite entreprise !


- Peux-tu nous parler de ta formation, de ton parcours professionnel ? T’ont-ils préparée à ton activité actuelle ?

J’ai suivi des études de design en Belgique puis une année en infographie et communication multimédia à Lille. Webdesigner pendant 3 ans, j’ai ensuite travaillé 7 ans dans une entreprise événementielle qui réalise tous les supports de communication possibles et imaginables ! Une belle expérience qui m’a fait connaître la chaine de production et qui m’a permis de découvrir et de travailler la découpe. Tellement de possibilités avec de tels outils ! J’ai été formée sur ces machines de découpe, et les idées ont commencé à germer !


- Quelles sont tes sources d’inspiration ? Y-a-t-il des univers qui stimulent particulièrement ton imagination créative ? Es-tu notamment influencée par certains artistes ?

Mes sources d’inspiration sont multiples … Je suis fan de papeterie anglo-saxonne, du letterpress en particulier. Longtemps oublié en France, il refait doucement surface et c’est un vrai bonheur ! Sinon j’adore la déco qui m’inspire beaucoup par ses associations de couleurs et ses jeux de transparence. Je passe au moins 2h par jour sur Internet, rien que pour découvrir des nouveautés en décoration, de nouveaux graphistes qui repoussent les limites de la découpe : c’est passionnant ! Le design scandinave fait partie de mes références artistiques même si je n’ai pas souvent l’occasion d’employer certains de ses codes. Mais dès que je le peux, j’en mets une petite touche … comme pour le cahier de tendances ! L’esprit vintage et Shabby chic est très demandé aussi et quand on me soumet ce thème, je me replonge dans mes livres de décoration et de design avec beaucoup de plaisir.


- Comment se passe la collaboration avec tes clients ? Ont-ils généralement des souhaits très précis ou s’en remettent-ils totalement à toi ?

Certains de mes clients ont déjà une idée très précise de leur faire-part idéal et me demandent de mettre en scène cette idée en ajoutant ma petite touche. Mais la plupart n’ont pas d’idées précises … juste un thème ou des couleurs, parfois même une phrase ou une référence architecturale. Mon travail de recherches commence alors : trouver un fil conducteur, rendre le faire-part vivant et attrayant sans jamais tomber dans le kitsch.


- Comment procèdes-tu ? Peux-tu nous parler des différentes étapes qui composent ton travail ? Laquelle apprécies-tu le plus ?

Je soumets une maquette informatique qui pourra être modifiée à souhait. Une fois validée, je crée le prototype papier de la création (cet essai est la partie la plus chronophage sur l’ensemble de la commande car jouer avec les épaisseurs de papier et les découpes peut demander énormément de temps et d’énergie). J’envoie le prototype papier et le bon de commande au client pour ultime validation. Il est toujours plus facile de se décider en ayant le faire-part en mains. L’envoi de l’acompte lance alors la production de la commande qui peut s’étaler sur plusieurs mois selon le nombre de faire-part et leur complexité. Sachant que je passe en moyenne 10 à 15 minutes pour fabriquer un faire-part, je n’enchaîne jamais les 300 exemplaires d’une commande : le travail est trop répétitif et j’ai besoin de passer à d’autres projets en cours de fabrication. L’étape que je préfère est le prototypage. Même si cette dernière occasionne parfois des crises de nerfs, j’adore la découverte du faire-part physique que je n’avais imaginé qu’en 2-D au départ ! J’ai parfois de très jolies surprises ! L’inverse aussi, d’ailleurs …


- Que t’apporte cette aventure ?

Au point de vue personnel, c’est vraiment un luxe de pouvoir travailler de chez moi. La vie de famille change beaucoup quand on ne rentre plus à 19h30 le soir ! Je ne dirais pas que l’organisation est plus simple car c’est rarement le cas,  mais la pression de son entreprise n’est pas la même que celle d’une hiérarchie ; on la vit beaucoup mieux et on est plus efficace, je trouve.
J’ai plein de projets, de contacts professionnels qui me permettent de changer souvent de type de création. Je travaille avec particuliers et professionnels, deux approches différentes et le luxe de choisir en privilégiant l’une ou l’autre.


- Quels sont tes projets ?

J’ai cent idées à la minute !
Mais sérieusement, j’ai lancé les boucles d’oreilles en papier découpé l’été dernier et j’ai très envie de développer le concept qui démarre déjà plutôt bien ! Je vais créer une ligne de coffrets cadeaux personnalisés (deux modèles sont déjà visibles sur mon site) et j’espère travailler davantage dans la décoration événementielle. Et d’autres petites choses encore secrètes qui devraient voir le jour au cours du second semestre …

Merci Séverine !

Pour retrouver les créations de Séverine, son site : Une pointe d'épices
Ici, les boucles de papier

jeudi 1 mars 2012

Je suis faite comme ça - Juliette Gréco


Indomptable : c’est sans doute le terme qui caractérise le mieux Juliette Gréco.
Le titre de ses mémoires est inspiré d’un poème de Jacques Prévert, « Je suis comme je suis », qu’elle chanta après quelques modifications. Et en effet, ce poème, c’est tout à fait elle : une femme sans concessions et passionnée.

Avide de liberté, Juliette n’a jamais appartenu qu’à elle-même. Son rapport à la vie est intense, parfois violent, toujours sans artifices.
Elle se raconte ici avec franchise et humilité, nous conviant à un véritable voyage dans une époque révolue. De Sarte (qui fut à l’origine de sa carrière de chanteuse !) à Merleau-Ponty, en passant par Miles Davis, Boris Vian, Prévert, Brel et Gainsbourg, elle fréquenta les esprits les plus raffinés et talentueux. On la connaît comme muse de Saint-Germain-des-Prés, mais ce n’était là qu’une seconde vie. Très tôt, elle a connu la violence humaine qui la marquera à jamais.

Amoureuse des mots, de la poésie, amoureuse de l’autre, habitée par un besoin viscéral de contact humain, la chanson et la scène prennent rapidement une importance capitale dans sa vie. Elle connaîtra l’Amérique et l’aventure du cinéma, mais reviendra à ses premières amours.

Juliette porte un regard sévère sur notre monde, et la colère ne la quitte pas. Féministe des premières heures, elle revendique encore et toujours la liberté de choisir sa vie et s’inquiète pour une certaine tendance au renoncement, à l’abdication observée ici et là.
« Chanter est mon arme, ma façon de défendre la liberté. Je crois à l’importance des mots, à leur pouvoir. Choisir un texte, le chanter est un acte d’engagement… »

Vivante, libre, forte, elle repousse tout sentiment nostalgique. Elle écrit : « Aujourd’hui, je pourrais me contenter de rester sur mon image d’icône de Saint-Germain-des-Prés, d’aligner dans mes tours de chant Si tu t’imagines, Déshabillez-moi, La Javanaise, Les Feuilles mortes… et ça irait tout seul. Mais ce serait pour moi la mort, l’embaumement. Je veux rester dans la vie. Je suis interprète, je veux continuer à découvrir, à choisir des chansons nouvelles selon mon goût.»

Parallèlement à ses mémoires, Juliette vient de sortir un nouvel album, « Ça se traverse et c’est beau », inspiré par les ponts de Paris et véritable hommage à la ville qui a vu éclore son talent. Parmi les auteurs des textes : Marie Nimier, François Morel ou Philippe Sollers. Et plusieurs duos avec, entre autres, Marc Lavoine, Melody Gardot et Féfé. Début février, elle remontait sur scène pour trois soirs sur la scène du Théâtre du Châtelet à Paris.

« Je suis comme je suis » retrace le parcours à la fois atypique et passionnant d’une femme maître de ses choix, libre et courageuse. Et celui d’une bien belle âme.
À lire absolument.
 
Éditions Flammarion, 2012 – 346 pages (21,90 €)